L'université en débat

La moitié des étudiants échouent au Deug. Comment agir pour redorer le blason des premiers cycles universitaires face à la concurrence des formations encadrées à petits effectifs comme les classes préparatoires ou les IUT ?

Quelques chiffres méritent d'être rappelés : la France comptait 300 000 étudiants en 1968, l'effectif tourne aujourd'hui autour de 1,5 million. L'université française est devenue une « université de masse », depuis que près des deux tiers d'une classe d'âge obtiennent le baccalauréat et que la majorité poursuit des études supérieures.

Oui, mais voilà : en même temps que l'accès à l'université s'est ouvert, on a vu surgir le spectre de l'échec scolaire, sous forme d'un taux d'échec important au Deug, diplôme censé clore le premier cycle universitaire en deux ans. Les chiffres sont, à vrai dire, très contrastés : 60 % des inscrits obtiennent leur Deug, mais seulement 45 % en deux ans. Les taux varient aussi selon les disciplines : la réussite du Deug en deux ans est de 59 % en lettres, 35 % en droit... En outre, la série du baccalauréat obtenu est déterminante (plus de 80 % des bacheliers généraux obtiennent leur Deug contre 38 % des bacheliers technologiques), ainsi que le fait d'être « à l'heure », qui multiplie par trois les chances d'aller en deuxième cycle...