La biodiversité au cœur de la cité

Alors que l’homme a toujours essayé de se protéger des espèces sauvages, pourquoi, aujourd’hui, veut-il introduire des espèces animales et végétales en ville ?

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L’homme est dépendant de la biodiversité, aussi faut-il replacer la préoccupation d’une écologie urbaine dans un contexte de développement durable. Ce projet de société est un défi de qualité, car il met au même niveau les développements économique, environnemental et social. On en est encore loin tant l’économie prédomine largement toute décision et planification. Pourtant un réel virage s’est amorcé, notamment en tentant de développer la qualité sanitaire de l’environnement urbain et la présence d’une nature dans la ville.

C’est la notion de biodiversité (définie par la variété en écosystèmes, en espèces et en gènes et par leurs interrelations) qui devrait être au cœur de la problématique « nature en ville ». On peut définir cette biodiversité par rapport à des préoccupations de conservation de patrimoine, ou d’évolution ; mais en ville, où elle a été peu présente jusqu’à il y a peu de temps, c’est plutôt en tant que support de services qu’elle peut être désirée et contribuer à la durabilité du système. À la suite du rapport du Millenium Ecosystem Assessment 1 , il a été reconnu que le bien-être de nos sociétés est directement dépendant du fonctionnement naturel. La biodiversité est source de services écosystémiques (on dit aussi écologiques) pour l’homme : des services d’approvisionnement (fourniture de nourriture, matériaux, etc.), de régulation (purification de l’air, régulation des pollutions, etc.) et culturels (esthétique, éducation, etc.). Conserver une diversité en espèces et favoriser les processus écologiques qui les lient (chaîne alimentaire, mutualisme, etc.) est un gage de stabilité du fonctionnement des écosystèmes et donc des services rendus.

L’apparition d’une biodiversité urbaine est intimement liée à la dynamique de la ville. En effet, tout a changé en un peu plus d’un siècle : les jardins publics, qui ne sont apparus que dans la deuxième moitié du XIXe siècle, ont proposé progressivement plus d’espaces naturels. Les citadins appellent maintenant de leurs vœux une nature de proximité et souhaitent arbres et animaux dans leur environnement quotidien ; certains animaux sauvages, comme les faucons crécerelles ou les renards s’adaptent par exemple à ce milieu contraignant. Les recherches internationales soulignent que, malgré une homogénéisation des faunes et des flores (mêmes espèces dans toutes les villes), des gestions plus écologiques des espaces entraînent l’installation de nombreuses espèces depuis les habitats naturels proches de la ville. Une nature locale peut donc s’installer en ville.