Fin novembre 2001 : le FMI décide de geler un prêt de 1,3 milliard de dollars à l’Argentine. Raison avancée : le gouvernement n’est pas parvenu à honorer l’engagement d’un déficit budgétaire zéro. Cette décision précipite une crise économique, politique et sociale d’une rare ampleur. En quelques semaines, le peso argentin s’effondre, des millions d’épargnants et de retraités se retrouvent sans le sou, des manifestations, puis de véritables émeutes s’emparent de Buenos Aires, provoquant la chute de deux gouvernements successifs (celui d’Alfonso Rodriguez Saá ne dure que cinq jours). Le FMI est-il coupable ? Sa décision a surtout déclenché une crise latente. Depuis plusieurs semaines, les investisseurs internationaux anticipaient un défaut de paiement du pays et la chute de sa monnaie. Les épargnants aussi, qui tentaient de vider leur compte en banque pour le convertir en dollars, menaçant de provoquer l’effondrement du système bancaire. Le gouvernement tenta d’endiguer la crise en limitant les retraits à 250 dollars par semaine (le « corralito »), accentuant la colère des Argentins.
</P><P>Cette crise marque en tout cas les limites des politiques recommandées par le FMI, que l’Argentine avait suivi scrupuleusement. Les mesures d’austérité n’ont pas permis de sauver une monnaie déstabilisée par les tourbillons spéculatifs qui secouent les économies émergentes (dont le Brésil voisin) depuis la fin des années 1990. Quant aux privatisations, elles ont eu des conséquences funestes : avec l’adoption d’un système de retraite par capitalisation, ce sont des millions de retraités qui ont perdu leur épargne en 2001-2002. Rien ne sera plus jamais comme avant. Les crises monétaires des années 1990-2000 ont discrédité le FMI, une institution qui désormais doute d’elle-même.
</P><P>Cette crise marque en tout cas les limites des politiques recommandées par le FMI, que l’Argentine avait suivi scrupuleusement. Les mesures d’austérité n’ont pas permis de sauver une monnaie déstabilisée par les tourbillons spéculatifs qui secouent les économies émergentes (dont le Brésil voisin) depuis la fin des années 1990. Quant aux privatisations, elles ont eu des conséquences funestes : avec l’adoption d’un système de retraite par capitalisation, ce sont des millions de retraités qui ont perdu leur épargne en 2001-2002. Rien ne sera plus jamais comme avant. Les crises monétaires des années 1990-2000 ont discrédité le FMI, une institution qui désormais doute d’elle-même.