Durant l'été 2006, Sheila Coulson, archéologue de l’université d’Oslo (Norvège) et trois de ses étudiants effectuent des fouilles au Botswana, dans le désert du Kalahari. S. Coulson espère trouver des traces de l’origine du peuple Bushmen San, dont l’histoire intéresse au plus au point les archéologues (voir l’encadré ci-dessous).
Les chercheurs explorent une grotte située dans les monts Tsodilo, un des hauts lieux de l’art rupestre du sud de l’Afrique. Située dans un endroit très retiré et difficile d’accès, cette grotte n’a été repérée par les archéologues qu’au milieu des années 1990 et peu explorée. C’est alors que l’équipe remarque sur une paroi une forme ressemblant étrangement à un grand serpent. Les chercheurs s’approchent et repèrent sur six mètres de long et deux de haut des centaines d’encoches gravées tout autour de cette « tête de python ».
Les archéologues décident alors de creuser directement le sol autour de la gravure. Rapidement, ils mettent au jour des outils de pierre utilisés pour graver ainsi que des éclats de la paroi, tombés lors de la gravure. Selon ses première estimations, S. Coulson pense que ces outils datent du Middle Stone Age* africain et pourraient remonter à 70 000 ans !
Derrière le python de pierre, S. Coulson a repéré une « chambre secrète ». Les bords de cette petite cavité ont été émoussés, ce qui laisse supposer que beaucoup de gens sont passés par là pendant des années. Dans la grotte, les chercheurs retrouvent également des milliers de pointes de lances dont les matériaux proviennent de sites situés à plusieurs centaines de kilomètres. Ces pointes de lances, particulièrement bien taillées, sont plus colorées que la plupart de celles que l’on trouve dans la région et datant de la même époque. Enfin, last but not least, les chercheurs repèrent au fond de la grotte deux motifs peints représentant un éléphant et une girafe.
Marc Olano