La Gestalt, une thérapie de la relation

Changer nos relations à autrui, favoriser l’adaptation à notre environnement, explorer nos zones d’ombre et nos émotions… La Gestalt entend restaurer la fluidité dans notre manière d’être au monde.

Beaucoup d’approches thérapeutiques tentent d’expliquer notre psychisme en terme d’instances (le ça, le moi et le surmoi en psychanalyse), de grilles d’observation (les états du moi en analyse transactionnelle : parent, adulte, enfant), de blocages corporels (bioénergie)… La Gestalt-thérapie (de l’allemand gestalten, « mettre en forme, donner une structure ») se fonde quant à elle sur la théorie du self. Le self gestaltiste n’est pas une entité : il est notre manière d’être au monde. Ce sont ses perturbations qui font l’objet de la thérapie. D’une certaine manière, la théorie gestaltiste a accompagné la transition de l’ère de la photographie à celle du cinéma : elle s’intéresse au « processus », à l’ajustement permanent entre un organisme et son environnement. Cet ajustement est par définition en perpétuel changement. Il n’est pas possible de fixer ce contact, comme une photo pourrait fixer une expression, une mimique. La Gestalt-thérapie met donc l’accent sur la prise de conscience du processus en cours, dans l’ici et maintenant de chaque situation.

Élargir le champ des possibles

On classe habituellement la Gestalt dans le courant des psychothérapies humanistes ou existentielles. Son originalité n’est pas dans ses techniques mais plutôt dans sa visée : élargir le champ de nos possibles, augmenter notre capacité d’adaptation à des êtres ou des environnements différents, restaurer notre liberté de choix. Elle place le client comme acteur du changement, et la relation comme moteur de ce changement. Cette approche remet en cause la vision individualiste de l’homme, typique de la pensée cartésienne, selon laquelle l’être humain est indépendant de son environnement : en réalité, il influence son entourage autant qu’il est influencé. Il est fondamental de comprendre le caractère indissociable de cette unité organisme-environnement, que les gestaltistes appellent le « champ ».