La libération sexuelle et ses lendemains

La « révolution sexuelle »

Les spécialistes s'accordent pour faire démarrer la « révolution sexuelle » au milieu des années 60. La première génération du baby-boom va bientôt avoir 20ans. Dans tous les pays occidentaux, on constate des évolutions convergentes.

Le corps féminin se dévoile. Les minijupes font leur apparition en 1965, tandis que les premiers seins nus se montrent au cinéma. La pilule contraceptive mise en circulation en 1960 aux Etats-Unis arrive en Europe en 1967. A la radio, dans les magazines féminins, on parle plus librement des relations hommes/femmes. La littérature sulfureuse d'Henry Miller et d'Anaïs Nin circule partout. On commence à percevoir une nette augmentation des divorces et l'essor de l'union libre.

Mai 1968 précipite ce mouvement. Le temps est à la contestation de l'ordre bourgeois et patriarcal. Le mouvement hippie, apparu sur la côte Ouest des Etats-Unis à la fin des années 60, se répand en Europe. Les slogans « Faites l'amour pas la guerre », « Peace and Love », « Jouissons sans entrave » s'affichent sur les murs des universités. Les ouvrages de Wilhelm Reich ( La Révolution sexuelle ) et d'Herbert Marcuse ( Eros et civilisation ) deviennent des manifestes. Des communautés libertaires expérimentent la promiscuité sexuelle et l'amour libre.

La banalisation du sexe

à la fin des années 70, la libéralisation sexuelle se banalise. Elle ne prend plus l'allure d'une revendication militante mais la forme d'une démocratisation plus souterraine. C'en est fini du puritanisme.

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Les pratiques deviennent plus libres et plus diversifiées. L'âge du premier rapport sexuel a baissé de 5 ans en moyenne entre 1968 et 1981 et se stabilise à partir de cette date autour de 17 ans et demi en moyenne. Dans la catégorie des 15/25 ans, l'évolution est surtout marquée par une nouvelle forme d'entrée dans la vie sexuelle. Le modèle de la jeune fille qui arrive vierge au mariage, et ne connaît au cours de sa vie qu'un seul partenaire, a quasiment disparu. La sexualité féminine s'épanouit. Les femmes osent affirmer leur plaisir et deviennent plus actives dans la relation.

Le répertoire des pratiques sexuelles s'élargit. La sexualité orale (fellation, cunnilingus) devient courante, la sodomie plus fréquente. Dans les années 90, des pratiques comme l'échangisme ou le sadomasochisme, jusque-là limitées à des franges très marginales, deviennent plus courantes (sans être normales).

Au cinéma, les scènes d'amour deviennent plus crues. Ce ne sont plus des femmes nues, des baisers chauds ou des allusions, mais des scènes de plus en plus explicites où l'acte sexuel est montré. Dans les années 70, à côté de films d'avant-garde provocateurs ( L'Empire des sens, Salo ou les 120 jours de Sodome ) apparaît un cinéma érotique ( Emmanuelle, Histoire d'O, Le Dernier Tango à Paris ). Dans les années 80 et 90, d'autres films feront parler d'eux en franchissant à chaque fois une nouvelle étape dans la mise en scène du sexe : de Basic Instinct à Baise-Moi . Pendant ce temps le cinéma pornographique (classé X) devient une industrie à part, très lucrative.

L'évolution des valeurs