Mannequin en osier, tissu, cuir et éponges. L’unique exemplaire en bon état de la « machine » d’Angélique du Coudray est conservé au musée Flaubert et d’histoire de la médecine, à Rouen.
Diable ! Mais comment donc une femme accouche-t-elle ? Au siècle des Lumières, un mannequin en toile rembourrée représentant la partie inférieure d’un corps féminin, est mis au point par une sage-femme, Angélique du Coudray (1712-1790). Tout est conçu pour comprendre le mécanisme de la naissance : les organes génitaux externes sont bien visibles, la paroi du vagin est mobile et peut être froncée par deux lanières extérieures ; le périnée est relié à deux liens qui permettent de serrer ou de dilater l’orifice vulvaire pour le passage du bébé. La « machine » comporte également un nouveau-né de 50 cm de sexe féminin avec son cordon ombilical. Un fœtus de 7 mois et une matrice pourvue d’une ouverture, permettant de voir le placenta et l’enfant en position fœtale, complètent le dispositif. Dotée de cet outil pédagogique extraordinaire, A. du Coudray, sage-femme de formation, a parcouru presque toutes les provinces du royaume pour former les matrones traditionnelles, à une époque où l’accouchement était la cause d’une effroyable mortalité maternelle et infantile.
