La Notion de politique

carl schmitt, 1932, trad. fr. 1972, rééd. Calmann-Lévy, 1994.
1932 carl schmitt

Tout comme il y a des poètes maudits, il y a des penseurs maudits, et cette étiquette est probablement celle qui convient le mieux à Carl Schmitt. Comme Martin Heidegger, sa mauvaise réputation lui vient de ses positions politiques, qui en font incontestablement un homme de droite, voire d'extrême droite. Imprégnée de catholicisme contre-révolutionnaire, de nationalisme, d'antilibéralisme et d'antimarxisme, l'oeuvre, malgré sa facture académique et l'érudition de son auteur, est une violente charge contre la modernité. Rien d'étonnant donc à ce que Schmitt ait été très tôt séduit par le fascisme et se soit rallié au national-socialisme dès l'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933. Malgré ce passé sulfureux et les critiques acerbes dont il continue de faire l'objet de la part de ceux pour qui cet aspect de l'oeuvre est tout sauf un détail, le succès de Schmitt va grandissant. Le style de l'auteur, son don de la formule n'y sont sans doute pas totalement étrangers.