Les temps ont changé, et la diversité des publics, les nouveaux modèles éducatifs plus démocratiques font que l'institution scolaire ne peut plus se contenter d'une simple « mission d'instruction ».
Une véritable « mission éducative » lui incombe aujourd'hui, qui passe par une amélioration de ses rapports avec les familles, avec qui elle devrait travailler main dans la main. Tel est le postulat de départ de ce petit livre, comme d'ailleurs, à l'heure actuelle, celui de beaucoup de sociologues de la famille et de l'éducation.
Judith Migeot-Alvarado est allée enquêter dans les écoles, les collèges, les lycées et a interrogé des parents, des élèves, des enseignants. Du côté des parents, même si ceux-ci ont des droits de plus en plus larges dans la participation (aux conseils d'école, ou aux conseils de classe et d'administration dans le secondaire), la plupart déplorent les obstacles à franchir pour établir une véritable communication avec les enseignants : les conseils de classe, très formalisés, leur donnent peu la parole, et les réunions de parents se font souvent au prix de longues attentes et d'entrevues très superficielles avec des enseignants pressés...
Quant aux enseignants et aux élèves, ils posent chacun à leur manière le problème du sens des apprentissages, du rapport au savoir, dans une sorte de dialogue de sourds où chacun se renverrait la balle dans la responsabilité des dysfonctionnements !
Au total, selon l'auteur, la coopération entre les institutrices de maternelle et les familles devient une pratique courante ; dans le primaire, on observe une relation de « proximité distante » et à partir du collège, les parents sont tenus à l'écart, malgré un désir croissant de devenir partenaires.