Le premier mérite de la silver économie est de combattre une idée reçue, bien ancrée dans les esprits, faisant du vieillissement la source essentielle du déclin de la France. Pour de nombreux économistes et essayistes, les dés sont jetés : un pays qui prend des rides et des cheveux blancs est un pays qui ne sait plus affronter les grands vents de la mondialisation et de l’innovation technologique. Les retraités ne veulent pas investir dans l’économie de l’avenir ou dans les infrastructures numériques, mais seulement dans la sécurité, la santé et les loisirs…
Or, le vieillissement est aussi porteur d’un potentiel d’emplois nouveaux (350 000 créations d’ici 2020), d’innovations technologiques, sociales et culturelles, d’inventions de nouveaux produits adaptés aux besoins et aux usages des personnes âgées, fragilisées ou non, de nouvelles activités dans le domaine du service… La création de la filière économique de la silver économie pour fédérer et rendre visible une offre de services et de solutions répondant aux attentes de la silver génération, fragilisée ou non, montre que la nouvelle donne démographique peut être aussi un levier de développement d’un pays.
Beaucoup de solutions tournent autour de systèmes de surveillance, d’alerte ou d’encadrement. Elles visent souvent à rassurer l’entourage et à pallier la présence insuffisante ou considérée comme trop onéreuse d’êtres humains. Si ces systèmes peuvent intervenir en complémentarité de l’intervention humaine, ils ne sauraient remplacer la bienveillance et la présence. En ces temps de complexité et de déshumanisation, rien n’est plus essentiel que la présence humaine, le lien social, l’accompagnement et le soin.