Le diagnostic, ce qu'en disent les «dys»

L’annonce d’un trouble « dys », est-ce le monde qui s’écroule ou au contraire 
un soulagement après une longue période d’incompréhension ? La parole 
est aux témoins !

Marie-Pierre
C’était comme si on m’annonçait la fin de tout !

Marie-Pierre est la maman d’un enfant « multi-dys », comme on le dit parfois, c’est-à-dire cumulant plusieurs troubles « dys ». L’annonce du handicap de son fils lui a fait l’effet d’une bombe.

« Mon fils Guillaume a été diagnostiqué ‘‘dys’’ en 1995, lors de son deuxième CP. À l’époque, les avancées en matière de troubles de l’apprentissage n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. Je suis tombée des nues lorsqu’on me l’a annoncé. Il a fallu que j’apprenne à l’admettre, à m’y faire, à faire avec. J’ai eu des grandes phases de souffrance, de doutes, de découragement avant d’intégrer ce handicap comme faisant partie de ma vie et de celle de mon fils. Et puis j’ai décidé de me battre, malgré les sarcasmes de certains enseignants qui, n’y connaissant rien, m’expliquaient parfois que mon fils ne serait jamais un bon élève. J’ai même entendu qu’il ‘‘n’était pas équipé pour’’. En gros, il fallait que je l’accepte : mon fils était débile ! Inutile de dire les larmes que j’ai versées et les angoisses que j’ai eues à l’entrée au collège : il n’y arriverait pas, il serait perdu, il tomberait en déprime, j’ai tout imaginé. Puis, au fil du temps, à force d’encouragements et d’exigence aussi, j’ai vu Guillaume prendre confiance en lui et progresser. Il prépare aujourd’hui un BEP, il n’atteindra jamais le BAC +5 mais il évolue dans un domaine qui lui plaît, et pour moi, c’est bien là l’essentiel ».