Le Web, Internet et les pratiques multimédias sont devenus le quotidien des sociétés contemporaines. Pourquoi le système scolaire français peine-t-il encore à en généraliser l’usage ? Aux entretiens organisés par les éditions Retz qui se sont tenus à Paris le 10 mars 2010, les TICE – technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement – étaient sur la sellette. Le débat tombait à point d’ailleurs puisque venait d’être publié, pour le ministre de l’Éducation nationale, un rapport accompagné de propositions pour « la modernisation de l’école par le numérique ». Le rapport de Michel Fourgous (député des Yvelines, docteur en psychologie sociale et spécialiste des questions d’éducation) constitue un véritable plaidoyer pour l’intégration des TICE et égrène des propositions pour les faire entrer à l’école. Il offre aussi une mine de données récentes, de comparaisons internationales, d’analyses de la situation française, de descriptions des expérimentations en cours qui constituent une base de réflexion solide pour penser ce que pourrait être l’école de demain.
Un enjeu citoyen
Les écoliers d’aujourd’hui seront amenés à travailler avec les outils numériques, et « seuls ceux qui sauront se former, s’informer, comprendre leur environnement à travers les médias sauront s’adapter à un monde en mutation constante », avance le rapport. L’enjeu est donc d’abord citoyen et la véritable fracture numérique ne se situe plus entre ceux qui peuvent s’offrir des ordinateurs et les autres, mais entre ceux qui savent « les utiliser à leur avantage » et ceux qui sont « victimes de la surinformation ».