Le temps des dictionnaires

Une avalanche de dictionnaires ? philosophie politique, philosophie morale, des sciences, du Moyen Age, de l'Antiquité, de la psychanalyse ? a déferlé ces dernières années sur les rayons des libraires. Stratégie d'éditeurs ? En partie oui. Les Presses universitaires de France s'en sont fait une spécialité et le créneau est porteur.

Mais cet engouement pour la forme du dictionnaire est aussi bien en concordance avec un esprit du temps. A une époque où les savoirs et les recherches se multiplient et qu'aucun paradigme unifié n'est capable de les rassembler en une « somme », un « traité », le dictionnaire vient à son heure. Il permet de rassembler des auteurs, des concepts, des faits, des données... en un seul volume sans qu'aucun ne prévale sur les autres. Il permet de se promener à loisir dans un dédale de connaissances où chacun peut trouver son miel, et de constituer son propre « magasin d'idées », comme disait Jean-Jacques Rousseau.

La mode du dictionnaire s'est répandue bien au-delà de la philosophie et des sciences humaines. Sont parus récemment des Dictionnaires amoureux de l'Espagne, des héros, de la science. Des Dictionnaires personnels et des Dictionnaires égoïstes de la philosophie, de la littérature.

Ah, n'oublions pas ! Il est paru en 2004 Le Dictionnaire des sciences humaines dont on dit, paraît-il, beaucoup de bien...

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