Le vélo, une solution d'avenir ?

Économie d’énergie, économie financière, bienfait pour la santé… Les partisans du vélo le parent de toutes les vertus pour en faire une alternative crédible à la voiture.

Après des décennies de baisse rapide puis de stagnation, la pratique de la bicyclette connaît en France, depuis dix à vingt ans selon les villes, une remontée spectaculaire dans les centres, comme à Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Grenoble, Nantes, Rennes… La situation est cependant beaucoup moins rose en périphérie ou dans nombre de petites villes où la pratique décline encore le plus souvent, comme l’attestent les enquêtes « Ménages déplacements » qui mesurent l’évolution de la mobilité dans les agglomérations françaises environ tous les huit à dix ans.

Ce retour de la bicyclette est une bonne nouvelle pour ceux qui souhaitent une ville plus apaisée, moins bruyante et moins polluée. Mais elle est aussi perçue par d’autres comme une perspective peu réjouissante. Les piétons craignent ce mode de déplacement silencieux qui les surprend. Les automobilistes trouvent que les cyclistes compliquent une circulation urbaine déjà assez difficile. Et les conducteurs de bus doivent redoubler de prudence en dépassant les vélos qui circulent dans leurs couloirs.

Le vélo par étapes

Comment la petite reine est-elle parvenue à retrouver quelques couleurs et ce renouveau peut-il s’étendre ? Disons-le tout de suite, contrairement à une opinion tenace, ce ne sont ni les aménagements cyclables, ni les vélos en libre-service qui ont permis ce renouveau. L’histoire longue des fluctuations dans l’usage du vélo utilitaire en Europe nous enseigne que le facteur clé a toujours été la concurrence des véhicules motorisés, leur nombre et leur vitesse. Retour sur quelques épisodes.

Dans les années 1930, la France connaît un niveau d’usage du vélo tout à fait semblable à celui de pays comme l’Allemagne, la Belgique ou la Suisse (alors que nous avons aujourd’hui quatre fois moins de cyclistes qu’en Allemagne…) : 9 millions de bicyclettes pour 40 millions d’habitants avant-guerre, soit un vélo par famille en moyenne. Des hordes d’ouvriers se rendent dans les usines à bicyclette. Chaque commerçant a son triporteur. La voiture est considérée par la population comme un bien de luxe réservé aux riches.