Les apprentis sorciers du génome humain

CRISPR People. The science and ethics of editing humans, Henry T. Greely, MIT Press, 2021, 400 p., 24,09 €.

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En novembre 2018, le biophysicien chinois He Jiankui révéla qu’il avait implanté, dans l’utérus de leur mère, deux embryons humains génétiquement modifiés à l’aide de la technique d’édition de l’ADN connue sous le nom de CRISPR. L’objectif officiel de l’expérience était de produire des bébés immunisés contre l’infection par le VIH en modifiant un récepteur clé du virus. Deux jumelles avec cette caractéristique étaient ainsi nées en Chine juste un mois avant cette révélation. La nouvelle suscita un tollé, tant dans l’opinion publique que dans la communauté scientifique. He Jiankui fut même condamné à trois ans de prison par la justice chinoise. Mais, au-delà de sa dimension rocambolesque, cette histoire soulève une question fondamentale : est-il moralement légitime ou non d’opérer chez des humains des modifications génétiques qui seront héritées par leur progéniture ? Après avoir analysé en détail ce que l’on sait de l’expérience de He Jiankui et les différentes réactions qu’elle a suscitées, c’est la question qu’adresse dans ce livre Henry Greely, professeur de droit spécialisé en bioéthique.