Addiction : pourquoi sommes-nous si vulnérables ?

Nous ne sommes pas tous égaux. Notre biologie, notre culture familiale ou encore l’environnement socioculturel influencent notre risque de souffrir d’addictions et notre capacité à les surmonter. Pour autant beaucoup de paramètres relèvent davantage d’une corrélation que d’un lien de causalité, et des facteurs de résilience déjouent aussi les pronostics.

Addiction : pourquoi sommes-nous si vulnérables ? -Sciences Humaines n°373

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DES FACTEURS BIOLOGIQUES

› Le poids des gènes

Certaines vulnérabilités sont génétiques. Par exemple tous les types, ou variants, d’enzymes dégradant l’alcool ne sont pas équivalents. Une personne porteuse d’un variant très efficace pourra consommer de grandes quantités d’alcool sans effet visible, ce qui accroît le risque d’addiction. À l’inverse, d’autres variants dégradent mal l’alcool. Le plus connu est responsable de l’« Asian Flush » présent chez 8 % des personnes, surtout originaires d’Asie du Sud-Est, qui provoque un coup de chaud dès le premier verre, mais confère une protection relative à l’alcoolisme.

Pour le tabac, un petit bout de la protéine à laquelle se lie dans le cerveau la nicotine – et déclenche le signal – semble compliquer le sevrage des personnes porteuses de ce variant.

Enfin, des gènes agissent globalement, comme des formes du récepteur à dopamine, celui qui s’active quand on espère une récompense. Avec ce handicap génétique, la motivation pour les récompenses est accrue, ainsi que la vulnérabilité aux additions...

› Le goût des sensations fortes

Chaque individu est naturellement plus ou moins enclin à rechercher des sensations fortes ; et les plus amateurs d’adrénaline ont un profil plus propice à l’expérimentation de substance.