Longtemps enfermée dans le rôle de minorité modèle, l’immigration chinoise se fait aujourd’hui mieux connaître ; 300 000 à 500 000 personnes d’origine chinoise vivent aujourd’hui en France. Cette immigration s’est faite en vagues successives. Pendant la Grande Guerre, 140 000 ouvriers avaient été appelés pour participer à l’effort de guerre. Seuls 3 000 d’entre eux sont finalement restés. L’essentiel de la diaspora est arrivé en plusieurs vagues à partir des années 1970. Les étudiants qui viennent en France depuis les années 2000 – ils étaient 30 000 en 2013 – sont les derniers.
Cette vaste communauté est pourtant bien mal connue. Le terme même « chinois » simplifie à outrance une grande diversité de parcours et de cultures, de religions et de langues. Les religions pratiquées par la diaspora, par exemple, sont foisonnantes. Ses membres peuvent être chrétiens, bouddhistes, mais aussi pratiquer le médiumnisme, la divination, ou même le végétalisme religieux. Mais le mélange entre culte et culture rend difficile la découverte de leurs pratiques religieuses en France. Aux côtés des dragons et des arts martiaux présentés lors de la fête du nouvel an lunaire à Paris par exemple, la statue de la divinité de l’empereur du Ciel Sombre manœuvre dans les rues du 13e arrondissement. La procession religieuse qui arpente le triangle de Choisy couvre ainsi le territoire des fidèles comme c’est la coutume en Chine, explique Junliang Pan dans un dossier spécial de la revue Migrations Société.