Les droits de l'homme

Qu'appelle-t-on « droits de l'homme » ?
Quelle est leur histoire ?
Quelles critiques leur sont adressées ?
Quelle diffusion connaissent-ils aujourd'hui ?

Qu'appelle-t-on « droits de l'homme » ?

On désigne par « droits de l'homme » les droits naturels et inaliénables qu'aurait tout individu, quels que soient son sexe, sa religion, son statut social ou son origine. Universels et naturels parce que fondés sur l'appartenance à l'espèce humaine et inaliénables parce que personne ne peut les perdre ou y renoncer, même volontairement. Les droits de l'homme appréhendent donc l'individu comme à la fois autonome et premier par rapport à la société. Ils se posent comme des droits subjectifs que posséderait en propre chaque individu et qu'il pourrait opposer au pouvoir.

L'expression « droits de l'homme » est parfois contestée à cause de l'ambiguïté sémantique du mot « homme » qui désigne à la fois le genre humain et les humains de genre masculin. C'est pourquoi certains préfèrent parler de droits humains (en anglais on parle du reste de human rights et en espagnol de derechos humanos). Le Canada pour sa part parle désormais de droits de la personne.

Mais quels droits recouvrent au juste les droits de l'homme ? On distingue souvent plusieurs générations de droits de l'homme. La première correspond aux droits civils et politiques : liberté d'opinion et liberté de conscience, liberté d'expression, droit de ne pas être emprisonné de manière arbitraire, présomption d'innocence, droit à la propriété, égalité devant la loi, droit de vote, droit d'accéder aux emplois publics... Ce sont ces droits par exemple qu'affirmait la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Mais ils sont vite apparus insuffisants et, tout au long du XIXe siècle, apparaît l'idée qu'il faut ajouter des droits économiques et sociaux. Cette deuxième génération de droits de l'homme affirme ainsi des droits tels que le droit au travail, le droit à l'éducation, le droit à la protection de la santé, la liberté syndicale, le droit de grève, le droit au repos et aux loisirs ou le droit à la sécurité matérielle. Ce sont de tels droits qu'affirme par exemple en France le Préambule de la Constitution d'octobre 1946. Cette deuxième génération répond en quelque sorte au reproche souvent fait aux droits de l'homme de n'être que des droits formels, autrement dit des droits théoriques sans traduction concrète.