Les femmes résistent-elles mieux à la crise que les hommes ?

Même si de réels pas vers l’égalité hommes-femmes ont été réalisés ces dernières années, comme par exemple dans les domaines de l’accès à l’emploi ou à l’éducation, il existe toujours une segmentation sexuée des marchés du travail en Europe. Qu’est-ce à dire ? Tout simplement que l’accès à certains types d’emplois est toujours inégalitaire, ce qui explique, d’ailleurs, en partie au moins, le maintien d’écarts de salaire entre hommes et femmes, ces dernières ayant moins accès aux postes à responsabilité les mieux rémunérés. Or une récente étude européenne montre que depuis le début de la crise, les femmes ont été globalement moins touchées par les ajustements des effectifs que les hommes, qui ont dû subir à eux seuls les trois quarts des destructions nettes d’emplois dans l’Union européenne sur la période 2008-2010. Le niveau de l’emploi féminin a augmenté en Europe de 12 % entre 2005 et 2011, contre seulement 8 % pour les hommes et, depuis 2008, il est resté stable pour les femmes alors qu’il a diminué de près de deux points pour les hommes. Pourquoi ? En fait, cette amélioration relative de la situation des femmes est justement la conséquence de la segmentation qu’elles subissent habituellement. En effet, les femmes sont surreprésentées dans le secteur des services, alors que les hommes le sont par exemple dans le secteur industriel et la construction, bien plus touchés par la crise que celui des services. Logiquement, là où les ajustements se font sentir le plus durement, c’est justement là où les femmes sont le moins présentes. Tout cela se traduit par une réduction des écarts de taux d’activité, de taux d’emploi, et de taux de chômage entre les sexes. Reste à vérifier si cette évolution sera pérenne.