Les fessées n'ont plus la cote

D'un côté, on déplore la fin de l'autorité, de l'autre la violence faite aux enfants... A l'heure où les organisations internationales et européennes militent pour « mettre fin à toute forme de châtiment corporel », la fessée se retrouve sur la sellette.

Douze Etats européens ont déjà adopté des dispositions législatives à ce propos. En Suède, pionnière en la matière depuis 1979, il est devenu inacceptable de porter la main sur un enfant et le nombre de petits Suédois déclarant être frappés par leurs parents est passé de 53 % en 1965 à 2 % à la fin des années 90. La loi norvégienne prévoit une exception à l'interdiction, avec la possibilité d'une « tape légère sur les doigts et le postérieur recouvert d'un vêtement »... En revanche, au Royaume-Uni, une loi de 1933 la conçoit comme « châtiment raisonnable », et dans ce pays - l'un des derniers à avoir interdit les châtiments corporels à l'école (1999) - 7 Britanniques sur 10 se disent encore favorables à la loi de 1933. Bien que les enfants aient manifesté en 2000 devant la demeure de Tony Blair aux cris de « Stop aux fessées » et « Arrêtez les claques », le débat fait rage : une proposition visant à interdire le fouet et tout autre châtiment entraînant éraflures et ecchymoses a été rejetée au profit d'une motion de la Chambre des lords autorisant des « châtiments modérés qui n'infligent pas de blessure morale ou physique »... En France, si fouets, cravaches et autres martinets sont tombés en désuétude, certains sondages indiquent qu'environ 8 parents sur 10 recourent à la fessée, souvent (51 %) ou plus rarement ; ces mêmes sondages évoquent aussi une majorité d'opinions négatives sur les châtiments corporels...