Les mémoriaux post-attentats signe d'une effervescence collective Trois questions à Gérôme Truc

Les mémoriaux spontanés des attentats témoignent des valeurs communes d’une société. Mais ils révèlent aussi une diversité de rapports à l’événement, pouvant créer des points de friction.

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On se souvient qu’à Paris, de nombreux témoignages et offrandes (bougies, dessins, textes, fleurs…) ont été déposés à proximité des lieux des attentats dans les jours qui ont suivi le 13 novembre 2015. Quel est l’intérêt pour vous de ces mémoriaux éphémères ?

Ce sont des documents précieux pour étudier les réactions sociales aux attentats, mais aussi pour ceux qui voudront, demain, écrire une histoire « par le bas » de ces événements.

Après le 13 novembre, les Archives de Paris ont constitué un fonds de près de 8 000 documents, et pris des milliers de photographies pour garder une trace de ce qui ne pouvait être archivé, comme les messages écrits à même les murs ou le sol.

Les premiers à s’être intéressés au phénomène sont des anthropologues, notamment Béatrice Fraenkel après les attentats du 11 septembre 2001. Ses travaux notaient le caractère à première vue très répétitif et convenu de ces messages, avec des formules toutes faites comme « Nous ne vous oublierons pas » ou « God Bless America ».