Le mercantilisme est une doctrine économique menée par la plupart des États européens, en particulier les monarchies qui connaissent entre le 16e et le milieu du 18e siècle une phase expansionniste donnant lieu à des conquêtes à travers le monde. Les penseurs, ou les États qui souscrivent à cette pensée, sont animés par un seul but : l’extraction de métaux précieux, d’une part, et leur accumulation, obtenue grâce à une balance commerciale positive consistant à obtenir plus d’exportations que d’importations. Pour découvrir et mettre en place de nouveaux marchés, la politique mercantiliste s’accompagne d’un processus de colonisation qui sert tant à la découverte de l’or et de matières premières qu’au développement du commerce.
L’échange international prend à cette époque ses lettres de noblesses et de nombreux historiens y voient les prémices de la mondialisation du capitalisme. L’idée règne alors que la quantité de richesse disponible dans le monde est fixe. L’approche mercantiliste, dont le fil rouge semble être cet objectif d’accumulation, se retrouve en réalité assez éloignée d’une théorie unifiée et cohérente. Il s’agit davantage de procédés et de recommandations hétéroclites, dont les principaux représentants ont souvent eu une influence limitée aux cours au sein desquelles ils prodiguent leurs conseils. Les principaux mercantilistes se nomment Luis Ortiz (s.d.) pour l’Espagne, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) pour la France ou encore William Petty (1623-1687) pour l’Angleterre.