Les Noirs américains. Des champs de coton à la Maison Blanche

Nicole Bacharan, Panama, 2008, 620 p. 25 €.
Comme le rappelle Nicole Bacharan en préambule à son texte, les esclaves noirs en provenance d’Afrique débarquèrent sur la terre américaine avant même les pèlerins du Mayflower. Cette histoire des Noirs américains est surtout celle du racisme des Blancs et de leur phobie du mélange des races. C’est aussi celle d’une lutte permanente, pour la simple survie d’abord, dans ces plantations du Sud où les maîtres défont les familles, humiliant les hommes et violant les femmes, les maintenant tous dans l’illettrisme. Cette histoire est également celle de l’hypocrisie d’un Etat dont la constitution de 1787, suite à bien des marchandages, finit par légitimer implicitement l’esclavage. Hypocrisie encore au lendemain de la Guerre de sécession lorsqu’il s’agit de promulguer cette abolition pour laquelle les Noirs avaient rejoint le Nord, étaient morts pour le Nord, et que l’on préféra « maintenir le Noir à sa place » plutôt que d’effrayer le Sud vaincu. Hypocrisie toujours au moment de la lutte pour le droit de vote quand la loi exigeait d’avoir au moins trois générations d’ancêtres nés aux Etats-Unis pour jouir de ce droit.
Parallèlement aux combats pour les droits civiques et la fin de la ségrégation, les lynchages, les meurtres impunis, les perpétuels dénis de justice persistèrent longtemps. Il faut attendre la présidence Clinton pour que les Noirs aient enfin l’impression d’être réellement représentés à la Maison blanche. On mesure alors bien ce que représente aujourd’hui l’élection de Barak Obama dans l’histoire des Etats-Unis ! Car les résistances blanches à l’émancipation des Noirs firent reculer plus d’un président en quête des voix sudistes...