Cette histoire des Noirs américains est surtout celle du racisme des Blancs et de leur phobie du mélange des races. C’est aussi celle d’une lutte permanente, pour la simple survie d’abord, dans ces plantations du Sud où les maîtres défont les familles, humiliant les hommes et violant les femmes, les maintenant tous dans l’illettrisme. Cette histoire est également celle de l’hypocrisie d’un État dont la constitution de 1787, suite à bien des marchandages, finit par légitimer implicitement l’esclavage. Hypocrisie encore au lendemain de la guerre de Sécession lorsqu’il s’agit de promulguer cette abolition pour laquelle les Noirs avaient rejoint le Nord, étaient morts pour le Nord, et que l’on préféra
« maintenir le Noir à sa place » plutôt que d’effrayer le Sud vaincu. Hypocrisie toujours au moment de la lutte pour le droit de vote quand la loi exigeait d’avoir au moins trois générations d’ancêtres nés aux États-Unis pour jouir de ce droit.
Parallèlement aux combats pour les droits civiques et la fin de la ségrégation, les lynchages, les meurtres impunis, les perpétuels dénis de justice persistèrent longtemps. Il faut attendre la présidence Clinton pour que les Noirs aient enfin l’impression d’être réellement représentés à la Maison Blanche. On mesure alors bien ce que représente aujourd’hui l’élection de Barack Obama dans l’histoire des États-Unis !