Les origines du langage, de la conscience de soi, de la représentation, du raisonnement, de la culture.

Pour un psychologue, la «pensée» n'existe pas. C'est un mot d'usage courant qui désigne en fait toute une série d'opérations mentales différentes : reconnaître, apprendre, mémoriser, résoudre des problèmes, raisonner, conceptualiser, compter, etc. Chacune de ces activités mentales comporte aussi divers degrés d'abstraction et ses rythmes d'évolution. De nombreuses études ont été menées sur les animaux et les jeunes enfants pour comprendre leurs conditions d'apparition.

Les origines du langage

A l'état naturel, les animaux communiquent beaucoup par cris, mimiques ou gestes. Mais ce n'est pas là un système de signes qui permet de construire des phrases ou raconter des histoires.

On est parvenu expérimentalement à apprendre à des chimpanzés à utiliser un mot pour désigner une chose ou une action. Ils peuvent même associer entre eux deux ou trois mots pour former des proto-phrases (ex. : /Washoe /manger/pomme/) ou même inventer des mots nouveaux (/oiseau/eau/ pour dire canard). Mais les règles de syntaxe leur restent étrangères.

Vers 2 ans, le petit humain peut produire de 20 à 100 mots (il y a de gros écarts individuels), il construit ses premières phrases (auparavant, il utilisait des « mots-phrases » comme « ballon » pour dire « je veux le ballon » ou « regarde le ballon »). A partir de là, le vocabulaire s'enrichit brusquement (de 4 à 10 mots par jour !). A 6 ans, il connaît 2500 mots et devient capable de former des phrases complexes.

Tous les enfants du monde apprennent spontanément à parler (sauf déficit grave), comme ils apprennent à marcher. Inutile pour cela qu'on leur enseigne les règles de grammaire ou l'usage des mots. La simple écoute et l'observation leur suffit pour s'approprier l'usage élémentaire de la grammaire et celui du lexique. Beaucoup de spécialistes admettent donc que l'enfant possède des prédispositions innées pour le langage.

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Les origines de la conscience de soi

Le « test de la tache » a été créé par le psychologue Gordon Gallup (dans les années 60) en vue d'étudier la reconnaissance de soi. Un individu - primate ou bébé - a été habitué à observer son image dans un miroir. Durant son sommeil, on marque son front d'une tache colorée. Au réveil, on lui présente un miroir. S'il réagit en se frottant le front, il a donc compris que c'est lui qui est dans le miroir. Il manifeste une « reconnaissance » de soi. Seuls les grands singes (chimpanzés, gorilles, orangs-outans) réussissent le test. L'enfant humain s'intéresse à la tache à partir de 15 mois.