Les pratiques citoyennes

• Face aux urnes

Globalement, la participation électorale décline depuis ces trente dernières années. Si les élections présidentielles mobilisent toujours entre 70 et 85 % des citoyens inscrits sur les listes, l’abstention devient majoritaire pour certains scrutins. Elle a déjà atteint le seuil de cinq à six électeurs sur dix pour les élections européennes (depuis 1999) et cantonales (en 2011). Le vote des Français est de plus en plus intermittent.

Même quand la participation est forte, ce sont le plus souvent les citoyens isolés ou marginalisés qui ne votent pas. Les statistiques prouvent que les personnes inactives, au chômage et vivant seules s’abstiennent plus facilement. L’âge est également clivant : les moins de 25 ans et les personnes âgées, faute de mobilité, remplissent moins les urnes. Enfin, les moins diplômés sont surreprésentés parmi les abstentionnistes.

D’après les cartes de participation, ce sont les campagnes qui votent le plus. Les agriculteurs constituent d’ailleurs la catégorie socioprofessionnelle avec la plus forte participation électorale, juste devant les cadres et professions intellectuelles. Les couples entre 30 et 60 ans travaillant dans le secteur public comptent également parmi les plus investis.

Gérard Courtois et al., Fractures françaises, Fondation Jean-Jaurès, 2015.
Anne Muxel, « La vague de l’abstention », Les Enjeux, n° 9, 2014.
Xavier Niel et Liliane Lincot, « L’inscription et la participation électorales en 2012 », Insee Première, n° 1411, septembre 2012.