Études

Les proches, premiers conseillers d'orientation

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Si le temps où les jeunes embrassaient sans mot dire la voie tracée par leurs parents est bien révolu, nous aurions tort de croire que l’orientation relève exclusivement de leurs aspirations. Ce serait sous-estimer le rôle majeur que continue de jouer l’entourage familial et amical, affirment les sociologues Agnès van Zanten et Léon Marbach, qui ont mené une enquête auprès de 1 645 élèves de terminale de région parisienne. Leurs résultats mettent en lumière d’importantes différences dans la manière dont les jeunes interagissent avec leur entourage en matière d’orientation. Dans les couches populaires, ce sont les mères qui font figure d’interlocutrice principale, assurant notamment un rôle de soutien moral face aux difficultés logistiques et financières.

Au contraire, dans les catégories intermédiaires, les pères, plus diplômés, apparaissent bien plus souvent comme des figures de référence. Enfin, les jeunes des catégories privilégiées se distinguent à la fois par une prise en compte élevée des conseils stratégiques de leurs deux parents, par la contribution massive (pour 75 % d’entre eux) de membres de leur famille élargie, mais aussi par une tendance marquée à discuter avec leurs amis de leurs choix d’orientation. Ce réseau d’influence, loin d’amputer leur liberté de choix, constitue la base d’un capital social particulièrement précieux pour leur future réussite universitaire. Un capital dont les autres jeunes restent privés faute de moyens suffisants alloués aux dispositifs d’orientation. 


Source
• Léon Marbach et Agnès van Zanten, « With a little help from my family and friends: social class and contextual variations in the role of personal networks in students’ higher education plans », British Journal of Sociology of Education, vol. 45, 2024/1.