La gouvernance de l’OMC repose sur des bases fort différentes de celles du FMI ou de la Banque mondiale, puisque chacun des pays membres dispose statutairement des mêmes prérogatives. La signature d’un accord suppose de parvenir à l’unanimité. Le choc entre les différents intérêts en présence se traduit d’ailleurs depuis 1999 par un blocage des négociations.
La démonstration de rue des altermondialistes n’a pas, en effet, été le seul événement du sommet de Seattle (1999) : dans la salle de conférence, les pays en développement (PED) refusaient de signer le document qui devait lancer un nouveau cycle de négociation, estimant que leurs intérêts n’y étaient pas pris en compte. Depuis on assiste à la montée en puissance des PED, de plus en plus enclins à former des coalitions pour défendre des positions communes. Le G-20 en est un exemple, créé à l’initiative du Brésil à la suite du sommet de Cancun (2003) pour contrer une initiative euroaméricaine sur l’agriculture et rassemblant aujourd’hui les principaux « pays émergents ». Bien que ces derniers n’aient pas nécessairement les mêmes besoins que les pays les plus pauvres, des points de convergence se font jour entre les PED. Ils revendiquent ainsi la possibilité de mener les politiques économiques de leur choix, chose que les règles d’accueil des investisseurs étrangers ou les accords concernant la propriété intellectuelle rendent difficile.