On imagine souvent que l’humanité n’a pris conscience que très récemment de sa capacité à modifier le climat. Pourtant, ce livre montre bien que, depuis le 15e siècle, les sociétés européennes ont presque toujours été convaincues qu’elles pouvaient l’influencer. Les savants européens se sont très tôt intéressés à la façon dont, par exemple, déboiser ou assécher des marais modifiaient le cycle de l’eau et donc le climat. Cette préoccupation se comprend dans la mesure où le climat joue un rôle crucial dans une société agraire. Les sécheresses, les inondations, les mauvaises récoltes et les émeutes qui pouvaient en résulter étaient donc des questions très politiques, qui méritaient une attention particulière. Ce savoir fut même mobilisé lors de la conquête de l’Amérique par les conquistadors, qui pensaient que le défrichement et la mise en culture des terres conquises amélioreraient la situation climatique et justifiaient donc la colonisation.