Les stages en psychologie : de la fac au terrain

Les stages en psychologie confrontent les étudiants à la réalité de leur futur métier. À quelles difficultés peuvent-ils se heurter ? Les stages suffisent-ils à faire d’eux de bons psychologues ?

La majorité des étudiants en conviendront : la première étape du stage en psychologie est la recherche du stage lui-même (1). Car si le marché de l’emploi des psychologues est particulièrement saturé, le marché du stage l’est également. Une initiation on ne peut plus con­crète à la recherche ultérieure du précieux sésame : l’emploi. Ce n’est qu’au terme de nombreuses sollicitations de structures, de réseautages, voire de « pistons », que l’étudiant en psychologie décroche un stage.LE stage. Et pas question de le choisir par défaut. Car celui-ci doit être en adéquation avec le projet professionnel, la spécialité choisie, et la législation en la matière. Une conciliation universitaire et professionnelle qui n’est donc pas des plus aisées. « La plus grande difficulté du stagiaire est certainement de trouver un stage. Et encore, une fois le stage trouvé, rien n’est gagné ! Car l’étudiant peut être encadré par son référent, ou bien lâché dans la nature comme cela arrive dans certaines structures », témoigne Anne-Charlotte Olczyk, présidente de l’Association des étudiants de psychologie (ADEpsy) à l’université Paris-Descartes.

Des critères à respecter

Une fois que l’étudiant a obtenu une réponse positive pour un stage, l’affaire n’est pas bouclée, car le stage professionnel en psychologie est encadré sur le plan législatif.

Or, qu’est-ce qu’un bon stage aux yeux de la loi ? L’essentiel de la réponse tient en un chiffre : 500. C’est le nombre total d’heures de stage que l’étudiant en psychologie doit effectuer pour prétendre au précieux titre de psychologue. Généralement, ces heures se répartissent sur les deux dernières années du cursus : 200 heures en Master 1 et 300 heures en Master 2.

Mais ce n’est pas tout. Selon l’arrêté du 19 mai 2006, suite du décret du 22 mars 1990, tout stage professionnel en psychologie doit remplir quatre critères principaux pour être reconnu comme tel. Premier critère : l’étudiant doit suivre un psychologue. En soi, cela paraît logique. Mais en réalité cette condition peut complexifier la recherche d’un stage. Car sont mis de côté tous les psychiatres, psychanalystes, éducateurs et autres thérapeutes au suffixe -logue (sexologue, graphologue, etc.) traitant de psychologie. Second critère : la pratique du psychologue encadrant le stagiaire doit être supérieure à trois ans. Troisième critère : le stage doit être placé sous la responsabilité conjointe du psychologue et d’un maître de stage, enseignant-chercheur de la formation. Un binôme porteur du lien précieux entre la formation pratique et théorique de l’étudiant. Quatrième et dernier critère : l’apprenti psychologue devra, au terme de ce stage, rédiger un rapport sur son expérience professionnelle et le soutenir oralement devant ses responsables.