Marx, relire Le Capital

Franck Fischbach (dir.), PUF, 2009, 190 p. 12 €

L’historien François Furet écrivait, au moment de la liquéfaction de l’URSS, qu’il ne fallait pas « jeter le bébé avec l’eau du bain », c’est-à-dire imputer à Marx toutes les dérives de ses épigones soviétiques. Comme en écho, Franck Fischbach écrit, dans sa présentation à « Relire Le Capital » que « cette appropriation [de la pensée de Marx] par les régimes dictatoriaux du bloc de l’Est reposait très largement sur une captation illégitime d’héritage ». Pour le dire autrement, il y a loin de la vulgate proférée durant soixante-dix ans de communisme à la lecture scientifique et critique de l’œuvre de Marx. D’où la référence à un premier travail collectif mené par le philosophe Louis Althusser, Lire le Capital, publié en 1965, qui représentait un effort dans ce sens. Il ne s’agit cependant pas, pour F. Fischbach, d’intégrer Marx au corpus classique des auteurs académiques en laissant s’émousser au passage le tranchant de ses analyses, mais de faire du Capital un point d’appui pour critiquer le système de production toujours dominant de nos jours, le capitalisme.