Métamorphoses de la parenté Maurice Godelier

Métamorphoses de la parenté Maurice Godelier

Familles recomposées ou monoparentales, reproduction médicalisée, couples homosexuels : tout cela signifie-t-il que les rapports de couple, de parents à enfants, de famille en général soient aujourd’hui, dans les sociétés modernes et libérales, au bord de la décomposition ? Ou sont-ils à la veille de leur remplacement par d’autres, entièrement inédits, et soupçonnés d’artificialité ?

Maurice Godelier, anthropologue, spécialiste de Nouvelle-Guinée, a entrepris de dépasser les débats de circonstance en reprenant à peu près tout ce que l’étude comparée des sociétés peut nous apprendre sur les fondements mêmes des rapports familiaux. Il inscrit les transformations des sociétés modernes dans une histoire longue, et revient sur les théories qui font coïncider l’origine des sociétés humaines avec l’invention de la parenté. Sans céder aux sirènes de la déconstruction, M. Godelier montre que la parenté n’est pas une donnée de la nature, ni biologique ni psychologique. « Dans l’immense majorité des sociétés connues, les rapports de parenté naissent de la mise en pratique de principes communément admis par les individus. » Des principes qui portent sur la filiation, le mariage, la reproduction, les cadres de l’inceste, mais qui au bout du compte sont « politiques » et « religieux », c’est-à-dire concernent les rapports de solidarité et de domination entre les sexes et entre les générations. De multiples exemples pris dans le monde M. Godelier tire quelques grandes leçons.