Vous cherchez la perfection, le contrôle, à vous améliorer sans cesse ? Dites donc fuck à tout ça ! Tel est le message du psychiatre canadien Michael Bennett. Son best-seller Fuck feelings (2015), co-écrit avec sa fille Sarah et paru en 2015, est adapté en français dans neuf ouvrages aux éditions Thierry Souccar : Fuck l’estime de soi, Fuck les connards, Fuck les parents parfaits, etc. N’ayez crainte : si ses réponses à nos questions ne vous plaisent pas, vous pourrez lui dire Fuck, il ne se fâchera pas !
Nous créons nous-mêmes la plupart de nos problèmes à force de chercher la perfection : peut-on résumer ainsi votre thématique du fuck ?
Fuck, c’est plutôt pour dire que le sens commun mérite d’être remis en question. Quand des amis ou des patients viennent me parler de quelqu’un d’impossible à gérer, qu’il s’agisse d’un membre de leur famille en général ou même de leur conjoint, ils partent du principe que chacun a le choix de changer. Et qu’en communiquant, ou par l’intervention d’un thérapeute, on peut presque toujours améliorer les choses. L’idée de Fuck les connards, que j’ai écrit en premier, c’est que certains n’ont pas le choix : ce sont des connards, point final ! Leur parler, s’investir pour eux, essayer de les prendre en charge, ne fait qu’empirer les choses. C’est comme ça, il faut l’accepter, et chercher à tirer son épingle du jeu sans prétendre améliorer les relations. A l’idée que la thérapie puisse rendre meilleur presque tout le monde, je réponds : « Fuck that ! »