Pédaler pour mieux rouler Rencontre avec Véronique Michaud

De plus en plus de voix s’élèvent pour plaider en faveur du vélo en ville : et si cet engin, inventé au 19e siècle, était le véhicule de notre avenir ?


Véronique Michaud

Secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables, rédactrice en chef du magazine Ville & Vélo, elle a récemment publié À vélo, vite ! (Fyp, 2014).


Le vélo libre-service (VLS) est coûteux, ces dépenses sont-elles nécessaires ?

Ces investissements étaient vraiment importants lorsqu’ils ont été lancés, en 2005 à Lyon. On a vu une accélération de l’utilisation du vélo qui a rejailli sur les autres villes. Il y a eu un avant et un après. Maintenant, effectivement, ces systèmes ont un coût, mais tout comme les réseaux de transport public. Et puis, si on rapporte le coût au nombre de kilomètres parcourus, ce n’est pas un gouffre. Néanmoins, aujourd’hui, il existe d’autres solutions et celle du VLS ne s’impose pas partout. Certaines collectivités lui préfèrent la location longue durée ou agissent en priorité sur la modération de la vitesse et de la place des voitures. Pour celles qui ont déjà des systèmes de VLS, elles vont les optimiser grâce au recul acquis, les contrats arrivant à échéance actuellement. Selon moi, ce contexte économique contraint est presque une chance car le vélo a sa carte à jouer. C’est une opportunité forte mais il faut offrir un vrai service et privilégier l’accès au plus grand nombre en travaillant sur la sécurité, l’éducation dès l’école, etc.