Psychologie et développement durable

Psychologie et développement durable. Karine Weiss et Fabien Girandola (dir.), In Press, 2010, 300 p., 22 €

Il ne pouvait en être autrement : le thème du développement durable devait avoir des incidences sur la recherche en psychologie. Pour plusieurs raisons : les préoccupations pour l’environnement suscitent peurs et angoisses (donc des conséquences émotionnelles) ; elles véhiculent des représentations sociales (et concernent alors la psychologie collective) ; enfin, les changements de comportement attendus appellent une meilleure compréhension des conduites des consommateurs. Par exemple, comment s’opère la transaction entre nos envies (souvent à court terme) et les objectifs que l’on planifie sur le long terme ? Tel est le fameux « dilemme temporel » posé en psychologie comportementale. On sait qu’en général notre cerveau a tendance à choisir les comportements qui offrent des récompenses à court terme et des désagréments à long terme plutôt que l’inverse. Ainsi trier ses déchets ou économiser des déplacements en voiture comportent des désagréments à court terme, alors que le bénéfice est très éloigné. Voilà un domaine d’étude qui invite à trouver des stratégies de récompenses à court terme qui accompagnent les comportements écologiquement responsables.

La psychologie du développement durable ne se résume pas à des recherches fondamentales : on découvre dans ce livre des expériences intéressantes, comme une recherche-action dans la façon d’aider à introduire de la cuisine bio dans la restauration collective.

Cet ouvrage collectif rassemble les contributions d’une vingtaine de chercheurs et universitaires spécialisés en psychologie sociale.