Les croyances religieuses sont-elles différentes des autres ? Une enquête à paraître dans le Journal of Experimental Social Psychology tente de débrouiller la question en s’adressant à des enfants et à de jeunes adultes, qu’ils soient ou non élevés dans une religion. Les tests qu’on leur a soumis avaient pour but de montrer s’ils distinguaient entre des croyances basées sur un jugement de fait (les bactéries sont de petits organismes, vrai ou faux), celles fondées sur un jugement préférentiel (X préfère le bleu, Y préfère le vert) et si les croyances religieuses (Dieu existe, par exemple) se rattachaient plutôt à l’une ou plutôt à l’autre. Convenablement analysés, les résultats font apparaître plusieurs faits intéressants. D’abord, que tous les participants étaient sensibles, à divers degrés, à la différence entre un jugement de fait et une préférence.
Ensuite, que selon eux les croyances religieuses étaient entre les deux. Les questions de doctrine relevaient plutôt du jugement de fait (Dieu est unique), tandis que les questions de foi (Jésus peut faire des miracles) étaient plutôt des préférences. Enfin, troisième point, que les enfants de 5 ans avaient presque les mêmes vues que les jeunes adultes. Ce qui suggérait que, sans avoir reçu beaucoup d’éducation, ils étaient capables de distinguer une croyance religieuse d’un autre genre de croyance. De là à penser qu’il s’agit d’une compétence innée… Les auteurs le laissent croire.
Larisa Heiphetz et al., « The development of reasoning about beliefs. Fact, preference, and ideology », Journal of Experimental Social Psychology, à paraître.
Voir pour la discussion : www.cognitionandculture.net/home/blog/22-helen/2466-helen-de-cruz