SH : Quel est le rôle de l'anthropologue dans une recherche qui paraît plutôt intéresser médecins, épidémiologistes ou biologistes ?
M.-E.G. : L'originalité de cette recherche est qu'elle partait d'une demande du milieu médical. L'introduction des multithérapies en Afrique se heurte à de nombreuses difficultés : suivi de la maladie, rapport à l'institution médicale et au traitement, stigmatisation des malades... Constatant une relative inefficacité de leurs actions, les médecins se sont intéressés aux aspects culturels de la maladie ; ils se sont interrogés sur les conditions sociales et les croyances des individus. Que ce soit en Afrique, en Asie ou aussi en France, le sida est devenu un objet de recherche important où se rencontrent anthropologues et médecins. L'anthropologie médicale étudie les interactions entre le patient, son environnement et la structure de soin. Ce type de programme est essentiellement appliqué en milieu urbain.