Fermez les yeux et concentrez-vous. Essayez d’imaginer une fleur, de visualiser ses pétales, sa tige, sa couleur. Si elle vous semble si réelle que vous pourriez la toucher, il est fort probable que vous viviez une hyperphantasie. 3 % des individus ont une imagination tellement vive qu’ils ont dans la tête un vrai cinéma. Mais d’où vient cette capacité hors norme ? Les recherches actuelles avancent des explications variées mobilisant des mécanismes cognitifs, neuronaux et génétiques. Certains travaux montrent que ces expériences d’imagerie mentale pourraient être identiques chez tous les individus, mais perçues différemment selon les personnes. Les personnes atteintes d’aphantasie, c’est-à-dire d’absence d’images mentales, pourraient vivre des expériences d’imagerie inconscientes. D’autres études menées par imagerie cérébrale font le lien entre l’hyperphantasie et une forte connexion entre les régions préfrontales du cerveau (impliquées dans de nombreuses fonctions cognitives comme la motricité ou l’apprentissage) et le cortex visuel. De même, l’hyperphantasie est caractérisée par une plus grande activité dans certaines régions corticales que chez des personnes atteintes d’aphantasie. L’hypothèse d’une base génétique n’est pas exclue. En effet, l’aphantasie est souvent partagée par plusieurs membres d’une même famille, et associée à des troubles tels que l’autisme ou la prosopagnosie – l’incapacité à reconnaître des visages, y compris son propre reflet – et dont les origines génétiques ne sont plus à prouver. À suivre…
Source
• Adam Zeman, « Aphantasia and hyperphantasia: exploring imagery vividness extremes », Trends in Cognitive Sciences, vol. 28, 2024/5.