Quand la recherche se cherche

La VIIIe biennale de l'éducation s'est tenue à Lyon au printemps 2006. Elle a attesté des tensions qui travaillent aujourd'hui l'école tandis que la recherche en éducation se cherche un nouveau souffle...

Les biennales de l'éducation sont devenues un véritable rituel dans le monde des enseignants. Tous les deux ans, comme leur nom l'indique, elles ont coutume de réunir les différents acteurs de l'éducation, enseignants, formateurs, décideurs, chercheurs..., dans le but de faire dialoguer la recherche et la pratique, la réflexion et l'action. Désormais délocalisées à Lyon, où s'est installé l'Institut national de recherche pédagogique, elles sont l'occasion d'un vaste brassage où se croisent près d'un millier de personnes à l'occasion d'ateliers, de colloques, de conférences plénières... et de petites rencontres moins formelles comme des cafés pédagogiques ou de bien sympathiques petits pots et petites pauses propres aux rencontres et aux échanges.

La VIIIe biennale du printemps 2006 n'a d'ailleurs pas omis de rendre un hommage appuyé à l'initiateur de ces événements, Jacky Beillerot, disparu voici maintenant deux ans : d'où venait l'énergie déployée par cet homme toujours simple, lors de ces rencontres, alors sises au coeur de Paris dans le gigantesque bâtiment du Cnam ? Philippe Meirieu en a donné une clé, en soulignant la tension entre le chercheur et le militant qui habitait cet homme : ses travaux étaient animés par de profonds credo, comme celui de l'« éducabilité » de tous et la volonté de diffuser le discours éducatif dans la cité. Ne doutons pas que cette intervention de P. Meirieu, qui vient d'annoncer son départ de la direction de l'IUFM de Lyon, soulevait une question plus vaste et plus que jamais actuelle...