Quand les animaux font de la préhistoire

Deux études récentes témoignent du dynamisme actuel de la zooarchéologie. Une discipline qui explore les liens changeant entre l’homme et son environnement.

Étudier les restes d’animaux trouvés sur des sites anciens d’occupation humaine a toujours intéressé les archéologues. Dans les années 1970, les études du lien homme-animal connaissent un tournant avec la création de laboratoires dédiés à ces questions. En France, François Poplin et Jean-Denis Vigne œuvrent à l’émergence de la discipline. C’est avec la participation du laboratoire qu’ils ont contribué à fonder qu’une équipe internationale vient de perfectionner les méthodes de datation des os au carbone 14, afin de pouvoir analyser des os de mammifères jusqu’ici trop petits pour être étudiés. Appliquées à quatre sites archéologiques, ces nouvelles techniques ont bouleversé certaines chronologies précédemment établies. Ainsi, à Lano, en Corse, elles ont montré qu’un rongeur du siècle dernier était venu se nicher dans une strate de l’âge du bronze, témoignant d’« une inversion stratigraphique » sur certaines zones du site : des couches plus proches de la surface étaient en fait plus anciennes !