Combien sont-ils ?
Aujourd’hui, les trois quarts des jeunes diplômés d’un baccalauréat poursuivent leurs études dans l’enseignement supérieur. On compte 2,5 millions d’étudiants en France en 2016, selon le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ces effectifs se sont fortement accrus dans la seconde moitié du 20e siècle : 311 000 étudiants durant l’année universitaire 1960-1961 ; 851 000 en 1970-1971 ; 1,181 million en 1980-1981 ; 1,717 million en 1990-1991. Depuis le début des années 2000, l’augmentation ralentit mais reste réelle : environ 400 000 étudiants supplémentaires ont rejoint l’enseignement supérieur.
Plus de la moitié des étudiants ont moins de 21 ans. La répartition par groupe d’âge est relativement stable depuis le début des années 2000. Toutefois, la part d’étudiants ayant plus de 26 ans tend à augmenter (environ 13,5 % en 2000 ; 14,8 % en 2013), principalement en raison de l’allongement de la durée d’étude et de l’émergence de la formation continue.
La plupart des étudiants se concentrent sur les bancs de l’université (1,6 million), principalement dans les filières lettres, sciences humaines et sociales (510 000 étudiants), sciences (mathématiques, physique, chimie, etc. : 360 000 étudiants), économie et gestion (240 000 étudiants), médecine (220 000 étudiants) et enfin, droit et science politique (210 000 étudiants). La majorité d’entre eux sont inscrits en licence (920 000 en 2016), un diplôme de premier cycle universitaire. Ils sont aussi 550 000 en master (deuxième cycle) et 60 000 en doctorat (troisième cycle).
Les effectifs universitaires ont progressé de 10 % depuis le début des années 2000. Pourtant, les écoles et instituts hors de l’université attirent désormais davantage les étudiants. Par exemple, le nombre d’étudiants augmente plus rapidement dans les écoles de commerce, gestion et comptabilité (+ 112 % depuis 2000, 140 000 étudiants en 2015) ; les écoles d’ingénieurs (+ 46 %, 120 000 étudiants) ; les écoles paramédicales et du domaine social (+ 45 %, 360 000 étudiants) ; et les CPGE (+ 25 %, 90 000 étudiants). Même les sections de technicien supérieur (STS) affichent une croissance de 7 % (260 000 étudiants). Les formations hors de l’université regroupent aujourd’hui 900 000 étudiants.
Sources
Observatoire de la vie étudiante, Enquête nationale sur les conditions de vie des étudiants, 2000 et 2013 ; ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, « Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche », août 2016.
Quels sont leurs revenus ?
Selon l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE), entre 2010 et 2013, date des deux dernières enquêtes, les revenus des étudiants ont diminué de 5 %. Un étudiant ayant son propre logement vit en moyenne avec 1 014 euros par mois, en tenant compte de l’ensemble des sources de revenus (aide financière des parents, éventuellement du conjoint, bourses et autres aides publiques, revenus du travail, dépenses payées directement par les parents). Un étudiant vivant chez ses parents a un budget un peu moins onéreux (884 euros en moyenne). La différence est due au coût de l’hébergement.
Le sociologue Olivier Galland explique la diminution des budgets étudiants par « la persistance des difficultés économiques et la détérioration de la situation du marché de l’emploi qui peut avoir un double effet : rendre plus difficile et moins généreux le soutien financier de la famille, rendre plus difficile l’accès aux emplois d’appoint des étudiants ». 23 % des étudiants disent en effet ne pas pouvoir accéder à un emploi rémunéré. Néanmoins, les statistiques de l’OVE montrent que ce sont surtout les aides financières de la famille – représentant presque la moitié du budget étudiant – qui ont diminué entre 2010 et 2013 ainsi que, dans une moindre mesure, les aides publiques (bourses, aides pour le logement…). Les revenus provenant du travail des étudiants restent stables.