Cette somme sur le républicanisme est l’un des ouvrages les plus cités et discutés ces dernières années en théorie politique. Son auteur, d’origine irlandaise, est professeur de philosophie morale et politique à l’université de Princeton (États-Unis). Son ambition consiste à montrer que le républicanisme représente pour notre siècle une alternative valable au libéralisme.
La voie qu’il désigne, « néorépublicaine », n’a cependant qu’un lointain cousinage avec le républicanisme français, jacobin, défendu par Jean-Jacques Rousseau et l’abbé Sieyès, qui nous est familier. La théorie de Philip Pettit s’appuie sur une philosophie de la société, analytique, très anglo-saxonne, dont l’originalité est d’être à la fois individualiste et holiste. Individualiste parce qu’elle récuse l’idée selon laquelle les individus sont simplement mus par des forces sociales, économiques et historiques ; ils possèdent une liberté individuelle et une capacité d’initiative. Holiste parce qu’elle considère comme acquis que les hommes n’existent, n’agissent et ne pensent qu’en interférant les uns avec les autres : ce sont « essentiellement des créatures sociales ».