Retraite, un temps pour l'engagement

Les retraités représentent la première force associative du pays. Ils revendiquent des manières plus actives et citoyennes de vivre le troisième âge.

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« La retraite, c’est un changement de vie. Si on ne trouve pas des activités, on dépérit vite. » Ancien gendarme, Georges approche des 80 ans mais n’a rien du retraité pantouflard. Entre le club du troisième âge, la chorale, l’Union des gendarmes retraités et les médaillés militaires, il est impliqué dans pas moins de quatre associations. « Je sors, je vois des gens, ça me permet d’éviter de me retrouver seul ! », explique-t-il. Ils sont nombreux dans ce cas. Selon une étude de France Bénévolat publiée en 2013, 36 % des plus de 65 ans sont bénévoles dans une association 1. Un chiffre supérieur à la moyenne des Français (25 %), une implication plus assidue aussi qui n’est pas sans conséquence sur la vie associative : la moitié des structures bénévoles sont dirigées par des retraités. S’engager permet de rompre l’isolement mais aussi de se sentir plus utile. Les retraités trouvent une nouvelle place dans la société, s’inventant comme une seconde vie après la retraite professionnelle.

La retraite n’est plus une mort sociale

La figure du retraité exclu de la vie sociale a vécu, note ainsi la sociologue Anne-Marie Guillemard, qui fut la première à mener une grande enquête sur les retraités français en 1992. À l’époque, notamment pour les classes sociales défavorisées, « la retraite renvoyait majoritairement à une mort sociale » avec « une modalité extrême d’exclusion sociale ».