Savoir s'affirmer

Aider les personnes qui manquent de confiance en elles à s’exprimer et exercer leurs droits, c’est l’objectif des techniques d’affirmation de soi, nées aux États-Unis dans les années 1960.

Vendredi 9 h, comme chaque jour de la semaine, Mathilde, secrétaire, arrive sur son lieu de travail. Brigitte, sa collègue, lui annonce : « Ce soir, je partirai à 15 h. Je vais faire du shopping. » Mathilde qui se présente volontiers comme quelqu’un qui « n’aime pas faire des histoires » répond à Brigitte : « Entendu. Bon shopping ! » Pourtant, le départ anticipé de Brigitte conduit Mathilde à finir de rédiger seule le compte rendu urgent demandé par la patronne. Mathilde rentre chez elle tard, épuisée, triste et désabusée : si seulement elle avait osé demander à Brigitte de rester plus longtemps, les choses ne se seraient pas passées ainsi…

Mathilde n’exprime pas ses désirs face aux autres ; elle n’ose pas refuser quand on lui demande un service. Cette attitude provoque chez elle mal-être et frustration. Comme beaucoup de personnes, Mathilde n’arrive pas à s’affirmer. Une situation d’autant plus problématique que manifester sa personnalité auprès des autres est devenu une valeur cardinale dans nos sociétés postmodernes, centrées sur l’individu.

Le concept d’affirmation de soi est né aux États-Unis dans les années 1960-1970. Des femmes et des personnes issues des minorités raciales (afro-américaines, portoricaines,…) font appel à des psychologues pour qu’ils les aident à s’affirmer et à défendre leurs droits. En 1978, les psychologues Robert Alberti et Michael Emmons définissent dans Your Perfect Right, l’affirmation de soi comme « un comportement qui permet à une personne d’agir au mieux de son intérêt, de défendre son point de vue sans anxiété, d’exprimer avec sincérité et aisance ses sentiments et d’exercer ses droits sans dénier ceux des autres ».