Steven Callahan participait à une transat en solitaire lorsque son bateau fit naufrage au large du Cap-Vert en février 1982. A bord d'un radeau de sauvetage, il dériva pendant 76 jours au milieu de l'Atlantique avant d'être recueilli par des pêcheurs. Le naufragé a tenu un journal de bord et publié le récit de son aventure. Un récit qui comporte un luxe de détails sur ses stratégies mentales de survie et la façon dont il a affronté physiquement et psychologiquement l'épreuve.
Le naufrage tout d'abord. Il a eu lieu en pleine nuit, dans le noir complet. Un grand choc. Un craquement. Le bateau qui se remplit d'eau. En quelques secondes, le marin doit sortir de son sommeil, réaliser ce qui se passe. Le bateau est déjà en train de sombrer. Il faut réagir tout de suite, sans céder à la panique, alors qu'un torrent d'émotions l'envahit. « Mon cerveau se bat avec mes membres pour réussir à respirer. » Dans la tête de S. Callahan se livre tout à coup une bataille entre de multiples messages, « comme si des gens bavardaient à l'intérieur de mon crâne ». Car, de toute urgence, il doit trouver le radeau, se hisser à l'intérieur, effectuer dans le bon ordre les gestes qui vont le sauver.