Fazlur Rahman
Universitaire, spécialiste de la philosophie islamique, Fazlur Rahman est décédé en 1988 aux États-Unis. Il s’y était installé en 1968 après avoir quitté le Pakistan à cause de l’hostilité des musulmans traditionalistes. F. Rahman estimait qu’on ne pouvait plus étudier le Coran sans ajouter l’enseignement de l’histoire à celui des commentaires traditionnels. À rebours d’une tradition qui cantonne le Prophète au rôle passif de simple transmetteur de la parole divine, il s’est appuyé sur la critique historique pour faire valoir la contribution de Mahomet dans l’avènement du texte coranique. Moins qu’un code de lois, le Coran représente pour lui le porteur d’un message éthique de portée universelle que chaque génération de musulmans a le droit et le devoir d’interpréter en fonction de son contexte sociohistorique.
De formation scientifique, Abdoul Karim Soroush a soutenu les débuts de la révolution islamique (1979) en Iran avant de prendre ses distances. Sa critique de la mainmise du clergé chiite sur la politique l’a contraint à s’exiler aux États-Unis en 1996. A.K. Soroush conteste l’idée d’une interprétation définitive du Coran dont un clergé de spécialistes aurait la charge d’assurer la conservation. Pour lui, le texte coranique, comme tout autre texte, ne parle qu’en fonction des questions qu’on lui pose selon un contexte historique et socioculturel particulier. Parce que , il faut avant tout bien connaître son histoire pour réinterpréter le Coran. Dans sa réflexion, .