Patrick Williams, décédé en 2021, était un spécialiste des Tsiganes, mais aussi un musicologue, un poète et le patriarche discret d’une famille de Roms Kalderash. Ce livre testament, à mi-chemin entre le récit initiatique et le traité ethnographique, reflète les facettes de son existence hors norme. La première partie, consacrée aux souvenirs d’enfance, se dévore comme un roman. Tout commence en 1954 dans le café tenu par sa grand-mère dans un village de la Creuse, où les « Romanos » ont leurs habitudes. Le narrateur fait la connaissance du père Lafleur, un Manouche local, puis de ses petits-fils qui deviendront ses amis. S’ensuivent des jeux, des soirées à manger du hérisson ou à vanner des paniers, puis l’adolescence, les expéditions dans le camion du copain Nini, sur les traces des « Buissonniers » du Puy-de-Dôme, des cousins qui vivent à l’ancienne avec roulotte et chevaux.