Une France en fêtes

Depuis au moins deux décennies, les fêtes et les concours de toutes sortes connaissent un véritable essor en France. Deux livres tentent d'expliquer ce phénomène.

Vous vous êtes surpris un jour à cracher un noyau de pruneau plus loin que vos convives ? Votre barbe est impeccablement soignée ? Vous vous êtes fabriqué un arc et des flèches à la manière des hommes préhistoriques ? Votre maison est la mieux fleurie du quartier ?... Quels que soient vos talents cachés, vos savoir-faire, votre puissance ou les qualités dont vous a pourvu la nature, vous pouvez escompter avoir votre heure de gloire sinon votre photo dans le journal local. Des concours, il s'en organise en effet tout au long de l'année et pour tous les goûts et tous les talents.

Chaque année, Saint-Aubin organise ainsi un concours de cracher de noyaux de pruneau. Ailleurs, des candidats viennent des quatre coins de l'Europe pour décrocher le titre de la plus belle barbe des Alpes. Au début du mois de mai dernier, Buthiers (Seine-et-Marne) accueillait le championnat européen de tir à l'arc et au propulseur préhistoriques, etc.

Les concours organisés à travers la France ne privilégient pas tous l'insolite ou le parodique. Ils valorisent aussi la technicité (le débouchage de bouteilles, le bottelage d'asperges...), les talents culinaires ou le bon goût (la maison la mieux fleurie). Les amateurs de sports classiques (football, rugby, basket, mais aussi la soûle, la pêche au mulet, l'aéromodélisme, etc.), comme ceux d'arts classiques (littérature catalane ou francophone, fantastique, poésie...) ou d'arts contemporains (rap par exemple) ont aussi leurs concours sinon leurs tournois. De même que les amateurs de jeux de hasard ou de loteries, de rallyes (en vélo, en auto...). Cette typologie ne serait pas complète si on omettait les élections de miss de villes ou de régions, mais aussi de super-mamies, de rosières (jeunes filles vertueuses), etc.