Howard Bloom a quelque chose d’extraterrestre. Prenez un petit nerd (passionné de science et de technique) à lunettes, né à Buffalo, au milieu des années 1940. A 11 ans, il a le nez plongé dans les livres d’astrophysique et de microbiologie ; à 14, il invente une sorte de proto-ordinateur. A 20 ans, au lieu de suivre sa trajectoire d’étoile filante scientifique, il bifurque : en relookant le journal de son université, il invente un nouveau concept de magazine. Voilà notre jeune homme propulsé sans le vouloir à la tête de journaux rock’n roll en pleines sixties. Quinze ans plus tard, il est l’agent des stars de la pop (Michael Jackson, Prince, Bob Marley, Queen) et a créé la plus grande société de communication de toute l’histoire du rock.
Puis c’est l’effondrement : une dépression sévère, la prostration dans un fauteuil pendant des années. Il sortira peu à peu de ce long trou noir pour démarrer une nouvelle vie. Le voilà désormais plongé dans les revues scientifiques quinze heures par jour. Il se met à écrire des livres, élabore une « grande théorie » où il est question du big bang, des bactéries et des humains. Et il se trouve même d’éminents scientifiques pour saluer son travail…