Sciences Humaines : Quelles sont les conséquences de l'ouverture des frontières pour les villes européennes ?
Thérèse Saint-Julien : La principale est l'internationalisation accrue des villes. Son ampleur varie cependant selon la taille de l'agglomération. En France, elle concerne davantage les villes de plus de 200 000 habitants. Le portefeuille d'activités peut compenser l'effet de taille. Une ville qui compte beaucoup d'entreprises de haute technologie s'internationalise d'autant plus. A l'inverse, les villes anciennement industrialisées ne paraissent pas toujours tirer un profit particulier de l'ouverture générale des frontières.
De même, l'effet varie selon la position des villes dans l'espace national ou européen. Des agglomérations comme Lyon, Bruxelles et Turin ont à peu près la même dimension démographique. Pourtant, elles n'occupent pas la même position à l'échelle de l'Europe. Les métropoles situées dans de grands territoires nationaux se retrouvent plus ou moins marginalisées au sein de l'espace européen. Au contraire, les villes des petits Etats sont en général plus ouvertes sur l'international. C'est le cas des villes néerlandaises ou belges.